Cabanes
Architecture
de solitude
A travers la photographie et la vidéo, Frédéric Pagé s'attache à saisir des phénomènes fragiles, entre disparition et révélation. Dans la série des "cabanes", il photographie de petits bâtiments abandonnés dans la nature. Les images sont prises à l'aube, dans ces instants éphémères de clair-obscur qui enveloppe ces objets architecturaux de subtiles nuances. Elles en préservent la poésie et la mémoire que la lumière du jour, trop crue, viendra vite effacer.
Car dans les profondeurs de l'aube, ces constructions sans qualité peuvent encore livrer les échos d'un usage et d'une vie qui leur donne tout leur sens. Elles sont en effet les vestiges d'architectures vernaculaires destinées à la villégiature, construites avec les moyens du bord, il y a quelques décennies, pour passer un moment de repos à la campagne. Des lieux chargés de vie, de bonheurs simples aujourd'hui disparus dont l'artiste invoque la trace. Par la lumière émanant de l'intérieur, il en réactive le souffle et leur redonne une visibilité perdue.
Si la photographie lui permet de se confronter physiquement à ces lieux inaccessibles, ce qui intéresse ici Frédéric Pagé n'est pas tant la saisie du réel que sa recomposition à l'écran, touche par touche. Il envisage en effet ses photographies comme des peintures, dont les tirages sur papier aquarelle restituent les nuances et la profondeur toutes picturales. Réinvestissant une esthétique de la ruine, les photographies de Frédéric Pagé empruntent pour beaucoup à la peinture de paysage clasiqe, qui ne cesse de nourrir son regard et la composition de ses images.
Delphine Masson
A travers la photographie et la vidéo, Frédéric Pagé s'attache à saisir des phénomènes fragiles, entre disparition et révélation. Dans la série des "cabanes", il photographie de petits bâtiments abandonnés dans la nature. Les images sont prises à l'aube, dans ces instants éphémères de clair-obscur qui enveloppe ces objets architecturaux de subtiles nuances. Elles en préservent la poésie et la mémoire que la lumière du jour, trop crue, viendra vite effacer.
Car dans les profondeurs de l'aube, ces constructions sans qualité peuvent encore livrer les échos d'un usage et d'une vie qui leur donne tout leur sens. Elles sont en effet les vestiges d'architectures vernaculaires destinées à la villégiature, construites avec les moyens du bord, il y a quelques décennies, pour passer un moment de repos à la campagne. Des lieux chargés de vie, de bonheurs simples aujourd'hui disparus dont l'artiste invoque la trace. Par la lumière émanant de l'intérieur, il en réactive le souffle et leur redonne une visibilité perdue.
Si la photographie lui permet de se confronter physiquement à ces lieux inaccessibles, ce qui intéresse ici Frédéric Pagé n'est pas tant la saisie du réel que sa recomposition à l'écran, touche par touche. Il envisage en effet ses photographies comme des peintures, dont les tirages sur papier aquarelle restituent les nuances et la profondeur toutes picturales. Réinvestissant une esthétique de la ruine, les photographies de Frédéric Pagé empruntent pour beaucoup à la peinture de paysage clasiqe, qui ne cesse de nourrir son regard et la composition de ses images.
Delphine Masson
Buées
Sujet récurent de la peinture, objet d’une exposition Fenêtres De la Renaissance à nos jours Dürer, Monet, Magritte... en 2013 à la fondation de l’Hermitage de Lausanne, la fenêtre est un signe, à la fois figure et symbole : Figure, comme un élément de l’architecture et du rapport entre deux espaces.
Symbole à la suite de la fenêtre albertienne, symptôme d’une modernité, de la perspective et de sa fonction.
En abordant par la vidéo, Frédéric Pagé questionne cette double nature. La fenêtre est une ouverture vers l’extérieur, laissant passer la lumière par ses vitrages. Ces surfaces, par leur transparence, sont immatérielles.
A l’inverse des peintures statiques de la tour Eiffel de Robert Delaunay et des autres exactions modernes abordant ce sujet et son opacité. Par la vapeur d’eau déposée, les Buées révèlent cette surface et lui rend une matérialité. Comme la fumée avec les faisceaux de lumière d’un projecteur, la fine pellicule de gouttelettes d’eau dévoile cette fragile frontière.
Par la temporalité vidéo du phénomène de condensation, lentement la fenêtre apparaît comme une surface plastique par ce rideau d’eau. Le paysage perçut se brouille et disparaît pour devenir une surface lumineuse abstraite. Cette lente métamorphose est restituée au regard du spectateur, ainsi la restitution se fait en temps réel et à la même échelle que la prise de vue. Le regardeur se trouve face à un écran qui par sa perspective «perçait» le mur et petit à petit le sujet semble s’altérer.
L’image figurative se dissout, ces «empâtements aqueux» construisent une abstraction lumineuse, une surface devenue sensible.